Le
Frère Jean-Baptiste de Marie, Carmes du Couvent de Paris a eu la gentillesse
d'écrire un article pour le site : jaisoif78.com qui est une extension de ce blog.
La place de l’intériorité dans la vie d’Edith Stein
Découvrir
son intériorité : une exigence de Vérité (fr. Jean-Baptiste de Marie, Mère
de Miséricorde, o.c.d.)
Jaisoif78.com
La place de l’intériorité dans la vie d’Edith Stein
Comme le disait Edith
Stein, dans une conférence sur Elisabeth de Hongrie, « Si nous nous approchons des grandes figures
disparues, avec une âme de désir, un peu du feu qui consuma leur vie, passerait
bientôt dans la nôtre »[1].
Pour mieux saisir ce feu, ce désir
de vérité et d’intériorité qui habitait Edith Stein, plongeons-nous dans son
histoire pour y trouver les évènements qui nous font voir en quoi elle est une âme
désireuse d’une vie intérieure profonde, une intériorité pétrie de vérité.
1.
« Le Livre aux Sept
Sceaux »
Comme elle en témoigne,
Edith était une fille et une femme très secrète, avare de confidence, même avec
ceux de sa famille avec qui il semblait qu’elle avait un lien affectif proche
et particulier comme sa mère. Elle nous en fait part dans son autobiographie,
« Vie d’une Famille Juive » :
« Malgré notre étroite union, ma mère n’était pas ma confidente, pas plus
que personne. Ce que je voyais et entendais dans la journée, était élaboré en
silence, dans mon monde intérieur […] De toutes ces choses dont je souffrais
secrètement, je n’ai jamais dit un mot à personne. Il ne me venait pas à
l’esprit qu’on put en parler »[2].
Elle était si secrète qu’on l’avait surnommé « le Livre aux Sept
Sceaux », preuve que personne ne pouvait percer le secret de son
intériorité, de son monde secret. Car, comme elle le disait elle-même :
« Mon secret est à moi » !
2.
La soif de vérité, son unique prière
Très tôt, Edith est
habitée intérieurement par un désir de vérité, une soif de vérité, de
connaitre, de savoir. Ses grandes capacités intellectuelles la feront réussir brillamment.
Mais c’est durant cette période où elle décide d’elle-même d’arrêter ses études,
à l’âge de 14 ans, qu’elle fait mention de sa renonciation à la foi juive.
Comme elle le dit elle-même, dans « Vie d’une Famille Juive », elle a
cessé de croire en la foi de son enfance, de manière délibérée et en toute
conscience, car son unique prière était devenue son désir de vérité. Cette soif
de connaissance, qu’elle nourrissait intérieurement, à l’abri de tous, elle va
en être très déçue lors de ses études de psychologie à l’université de Breslau
en 1911. Elle qui avait un tel désir d’intériorité, un désir de comprendre la
personne dans son tréfonds intérieur. Il faut dire que l’étude de la
psychologie, au début du XXe siècle en Allemagne, n’en était qu’à ses débuts et
se contentait uniquement d’étudier la psychologie sous le coup d’expériences,
détachées de l’intérêt pour l’âme du sujet, l’un des sujets d’intérêt de notre
chère Edith Stein. Ce sera, par la lecture des « Recherches
logiques » d’Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie, qu’elle
découvrira ce qu’elle est venue cherchée, ce qui donnera sens à son désir
d’intériorité des personnes et des choses.
[1]
Edith Stein, Source Cachée, « De l’art de donner forme à sa vie dans
l’esprit de Sainte Elisabeth », Cerf, 2008.
[2]
Edith Stein, « Vie d’une famille juive », Ad Solem, 2001.
Zurbaran |
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