mercredi 30 octobre 2019

Découvrir son intériorité 2/3

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Le Frère Jean-Baptiste de Marie, Carmes du Couvent de Paris a eu la gentillesse d'écrire un article pour le site : jaisoif78.com qui est une extension de ce blog.


Découvrir son intériorité : une exigence de Vérité (fr. Jean-Baptiste de Marie, Mère de Miséricorde, o.c.d.)
Jaisoif78.com


La place de l’intériorité dans la vie d’Edith Stein 

Comme le disait Edith Stein, dans une conférence sur Elisabeth de Hongrie, « Si nous nous approchons des grandes figures disparues, avec une âme de désir, un peu du feu qui consuma leur vie, passerait bientôt dans la nôtre »[1]. Pour mieux saisir ce feu, ce désir de vérité et d’intériorité qui habitait Edith Stein, plongeons-nous dans son histoire pour y trouver les évènements qui nous font voir en quoi elle est une âme désireuse d’une vie intérieure profonde, une intériorité pétrie de vérité.

1.      « Le Livre aux Sept Sceaux » 
Comme elle en témoigne, Edith était une fille et une femme très secrète, avare de confidence, même avec ceux de sa famille avec qui il semblait qu’elle avait un lien affectif proche et particulier comme sa mère. Elle nous en fait part dans son autobiographie, « Vie d’une Famille Juive » :
« Malgré notre étroite union, ma mère n’était pas ma confidente, pas plus que personne. Ce que je voyais et entendais dans la journée, était élaboré en silence, dans mon monde intérieur […] De toutes ces choses dont je souffrais secrètement, je n’ai jamais dit un mot à personne. Il ne me venait pas à l’esprit qu’on put en parler »[2].
Elle était si secrète qu’on l’avait surnommé « le Livre aux Sept Sceaux », preuve que personne ne pouvait percer le secret de son intériorité, de son monde secret. Car, comme elle le disait elle-même : « Mon secret est à moi » ! 

2.      La soif de vérité, son unique prière
Très tôt, Edith est habitée intérieurement par un désir de vérité, une soif de vérité, de connaitre, de savoir. Ses grandes capacités intellectuelles la feront réussir brillamment. Mais c’est durant cette période où elle décide d’elle-même d’arrêter ses études, à l’âge de 14 ans, qu’elle fait mention de sa renonciation à la foi juive. Comme elle le dit elle-même, dans « Vie d’une Famille Juive », elle a cessé de croire en la foi de son enfance, de manière délibérée et en toute conscience, car son unique prière était devenue son désir de vérité. Cette soif de connaissance, qu’elle nourrissait intérieurement, à l’abri de tous, elle va en être très déçue lors de ses études de psychologie à l’université de Breslau en 1911. Elle qui avait un tel désir d’intériorité, un désir de comprendre la personne dans son tréfonds intérieur. Il faut dire que l’étude de la psychologie, au début du XXe siècle en Allemagne, n’en était qu’à ses débuts et se contentait uniquement d’étudier la psychologie sous le coup d’expériences, détachées de l’intérêt pour l’âme du sujet, l’un des sujets d’intérêt de notre chère Edith Stein. Ce sera, par la lecture des « Recherches logiques » d’Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie, qu’elle découvrira ce qu’elle est venue cherchée, ce qui donnera sens à son désir d’intériorité des personnes et des choses. 



[1] Edith Stein, Source Cachée, « De l’art de donner forme à sa vie dans l’esprit de Sainte Elisabeth », Cerf, 2008.
[2] Edith Stein, « Vie d’une famille juive », Ad Solem, 2001.


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mardi 29 octobre 2019

Découvrir son intériorité 1/3

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 Le Frère Jean-Baptiste de Marie, Carmes du Couvent de Paris a eu la gentillesse d'écrire un article pour le site : jaisoif78.com qui est une extension de ce blog.

Découvrir son intériorité : une exigence de Vérité (fr. Jean-Baptiste de Marie, Mère de Miséricorde, o.c.d.)
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Introduction : Comment faire de son intériorité une vérité à découvrir ?
« C’est la vie intérieure qui est le fondement ultime : la formation se fait de l’intérieur vers l’extérieur »[1].
« Il est nécessaire de descendre vers une plus grande profondeur, afin d’appréhender les évènements avec cette intelligence que Thomas d’Aquin présentait comme la vertu même de l’intériorité : la faculté de lire de l’intérieur (intus legere). Le cheminement d’Edith Stein nous rappelle que ce regard est le fruit d’une grande discipline, non seulement de l’intelligence, mais tout autant du cœur, soutenue par une intense vie intérieure »[2].
Dans une société et un monde où tout semble nous porter vers l’extérieur, l’extraversion, à bannir une certaine forme d’introspection, d’introversion, peut-être, qu’à la lumière d’Edith Stein, serait-il bon pour nous de découvrir (ou redécouvrir) les bienfaits de l’intériorité comme un fondement ultime de notre formation humaine. Ou pour le dire autrement, avec les mots d’aujourd’hui sous un brin d’humour, comment faire nôtre ce slogan publicitaire auquel Edith Stein ferait sans doute sienne : « actif à l’intérieur et cela se voit à l’extérieur » !
Pourtant, quand nous parlons d’Edith Stein, une certaine résistance ou répulsion peut nous animer : c’est une femme philosophe, ce qui laisserait supposer un langage conceptuel, difficile à comprendre et serait alors bien éloignée de nous. Mais s’engager sur le chemin de l’intériorité ne porte-t-il pas en soi une exigence nécessaire, celle de la vérité de notre vie intérieure, qui nous appelle à un certain effort à la fois de notre intelligence et de notre cœur ? Notre vie intérieure ne serait-elle pas une vérité à découvrir et à nourrir ? Car nourrir sa vie intérieure, son intériorité, est à la fois « une discipline de l’intelligence et du cœur, nourrie et soutenue par une intense vie intérieure ».  C’est ce que nous tenterons donc de voir dans cet article en montrant quelle est la place de l’intériorité dans la vie d’Edith Stein, afin de saisir le rapport entre intériorité et vérité chez elle. Finalement, Edith Stein, par sa vie et son message tente de nous montrer comment notre intériorité, pour être et devenir authentiquement humaine, est une vérité à désirer toujours et encore.


[1] Edith Stein, « Vie cachée et épiphanie », in « Source Cachée », p.244.
[2] Eric de Reus, « Intériorité et éducation chez Edith Stein », Introduction, p.10.

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lundi 28 octobre 2019

Discerner clairement

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La vie d'avant un flou difforme, un brouillard désorientant, une nuit sans ténèbres d'approfondissement.
La vie de maintenant, la joie en partage, la force de la vocation, la fermeté de l'amour. 

" Il arrive à chacun de discerner clairement et de voir que ce qu'il veut faire ne convient pas ; mais, parce qu'on aime la chose et qu'on y renonce pas, on est vaincu par elle."
Saint Macaire 

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Henri Fantin Latour

vendredi 25 octobre 2019

Sortir de la honte

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Déposition, je t'accompagne à faire valoir la vérité, à sortir de la honte, à ne pas avoir peur.
Ta vie est éclatée, petits morceaux perdus dans cette mémoire absente, la drogue fortifie l'amnésie.
Il faut refaire les liens, retrouver ton histoire, te comprendre.
Ma force c'est ta vie en attente, l'eucharistie du matin, mes sœurs qui prient pour soutenir le moment ; ma force c'est la confiance absolue en l'amour de Dieu qui sauve et qui délivre.
Nous en sommes la preuve.

"Le Christ est venu pour les pécheurs et non pour les justes. Et si son amour vit en nous, nous ferons comme lui et nous irons à la recherche des brebis perdues."
Edith Stein


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Francisco de Zurbaran